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Le parcours: Paris-Pékin-Nanchang - Pour joindre Eric

1er septembre 2000 : Je poursuis par le mausolée de Khodja Ahmed Lassavi (poète et maître soufi) édifié en 1397 avec le financement de Tamerlan. L'architecture avec ce gigantesque dôme bleu, est impressionnante et le monument imposant.

2 septembre 2000 : J'évite à plusieurs reprise la chute lorsque je suis propulsé dans le bas côté plein de graviers. Je roule comme un ivrogne en essayant de maintenir le cap. Les vieux ont du mal à tenir debout. La poussière entre partout, obstrue mes sinus et me donne mal au crâne. J'hésite à faire demi-tour pour essayer de battre le record de vitesse en Solex.

3 septembre 2000 : Je cherche un bricolage à faire avec tout ce que j'ai dans ma musette. Rien à faire, il me manque des chamalows. Dans le désespoir, je m'assois sur mes lunettes.

4 septembre 2000 : Là, un gars prend les choses en main, avec un petit bout de métal il me fraise une vis spécialement pour mon moteur. On taraude un nouveau pas de vis, on remonte le tout, c'est impeccable.

5 septembre 2000 : En fin de matinée, les montagnes me quitteront pour partir vers le Kirghizstan.

6 septembre 2000 : A un poste de police, je tape la discute pendant dix minutes avec les miliciens. Au moment de partir, l'un d'eux s'enquière de savoir si j'ai un passeport, je veux le sortir, ce n'est pas la peine, il voulait juste savoir.

7 septembre 2000 : J'arrive enfin dans cette énorme ville d'Almaty entourée de montagnes. La circulation y est beaucoup plus dense, j'en ai un peu perdu l'habitude. Je monte à l'ambassade de France. Je dis monter, parce que la ville est en pente de 650 mètres à 950 mètres d'altitude, et l'ambassade se trouve vers la haut.

8 septembre 2000 : Je passe quand même voir comment se porte ma monture, mais je me refuse à bricoler quoi que ce soit ou à faire un tour avec.

9-10 septembre 2000 : Une ballade en montagne me donne un aperçu de ce que la suite du périple nous réserve.

11 septembre 2000 : Le temps passe, il est l'heure de se rendre à l'aéroport avec l'aide d'un chauffeur de l'ambassade de France. Mon frère François arrive à 2 heures avec un Solex dans ces bagages. Cette monture n'est pas pour moi, elle se joint avec mon frère à la caravane en route vers l'est.

12 septembre 2000 : La presse locale s'intéresse au voyage. Elle vient faire quelques photos devant l'ambassade (pas de photos à l'intérieur!!) et poser quelques questions sur le pourquoi du comment. La télévision locale s'y met dans la foulée. Ce sont les premières images filmées du périple depuis le départ (à ma connaissance). C'est marrant de voir tous ces gens se déplacer pour moi alors que je ne fais que du Solex.

13 septembre 2000 : C'est la première fois de sa vie que François monte sur un Solex, et c'est au Kazakhstan que ça se passe.

14 septembre 2000 : La Chine, dernier pays du parcours....

15 septembre 2000 : Nous bricolons en plein soleil, mais nous aurons la joie d'avoir une petite pluie à grosses gouttes en roulant. Le vent se lèvera aussi pour nous ralentir un peu. En fin de journée, nous attaquons la descente interminable du plateau. Nous ne pensions pas être montés si haut

16 septembre 2000 : Ils s'aperçoivent, tout comme moi, que mon visa n'est plus valable depuis trois jours.

17 septembre 2000 : Arrivée en car à 6 heures du matin. La nuit a été courte et un peu secouée. Le jour n'est pas encore levé à la gare routière. Nous prenons un petit thé pour essayer de nous remettre les idées en place.

18 septembre 2000 : Nous trouvons de la place à l'arrière à côté de gars bien imbibés à l'alcool. L'un d'eux, après lui avoir dit que j'étais français, que je m'appelais Eric et que nous nous rendions en Chine, m'annonce qu'il m'a vu à la télé avec mon vélo il y a au moins quatre jours. Je suis un peu surpris d'avoir autant marqué les esprits.

19 septembre 2000 : A la frontière, du côté russe, tout le monde se souvient de nous. Nous récupérons nos Solex qui dormaient au frais dans la cave. Puisque les douaniers nous connaissent, nous passons devant tout le monde.

20 septembre 2000 : Nous arrivons au centre d'Urumqi. Les rues sont larges, bordées de buildings bariolés de publicités ou d'inscriptions en chinois. La circulation est dense, les klaxons se font entendre. A la sortie du bus, les Solex quittent rapidement le toit dans un état convenable et une trentaine de chinois curieux s'attroupent autour de nous. Nous rejoignons un hôtel en traversant la ville avec nos montures.

21 septembre 2000 : Nous profitons de nos lits douillets et mettons un peu de temps à nous lever. La mission numéro un de la journée est d'imprimer une lettre en chinois envoyer du constructeur Solex de Nanchang jusqu'au siège à Paris puis en transit à Almaty arrivé par mail à Urumqi.

22 septembre 2000 : La nuit est très fraîche, nous avons du mal à quitter nos duvets le matin.

23 septembre 2000 : Nous retrouvons le groupe de touristes français de l'hôtel rencontré la veille. Nous faisons une petite conférence sur notre périple.

24 septembre 2000 : Nous quittons enfin l'oasis de Turfan pour retrouver la chaleur du désert. A la sortie de la ville, le gars ne nous fait payer le péage, nous apprécions le geste.

25 septembre 2000 : Un 4x4 nous arrête, c'est un ouigour fier de ses origines qui nous donne des pommes, des boites de soda à emporter et une tasse de café chaud.

26 septembre 2000 : La journée débute par un col d'une vingtaine de kilomètres. Le paysage est tellement immense que nous n'avons pas l'impression que ça monte, il faut pourtant pédaler pour que les Solex avancent.

27 septembre 2000 : Le montage de la tente par grand vent n'est pas de toute évidence, l'espace de vie à l'intérieur est réduit. Pour la cuisine, ça se fera dans la tente à l'abri du vent. Le vent souffle toujours, les Solex sont bien calés pour la nuit, la température se refroidi, nos duvets sont appréciables.

28 septembre 2000 : La journée mondiale du vélo... ou l'art et la manière de croiser des collègues...

29 septembre 2000 : Nous partons vingt minutes après Adams, nous le rattraperons une heure après. C'est qu'il avance le bougre!!

30 septembre 2000 : Nous apercevons les arbres de l'oasis de Dunhang, ville étape à l'époque de la route de la soie. Le paysage change, nous traversons désormais des champs de coton et croisons des tracteurs chargés à bloc.

1er octobre 2000 : Les japonais de la chambre regardent la télé toute la journée avec les rétrospectives des jeux olympiques et la cérémonie de fermeture. J'avais oublié que cela existait, la télévision et les JO. Je regarde un peu, attiré par les images qui bougent, mais je suis déçu de voir que le Solex n'est pas encore une discipline olympique.

2 octobre 2000 : En sortie de ville, nous nous arrêtons prêt d'un champ de plantes hallucinogènes forts connus en Europe pour faire quelques photos.

3 octobre 2000 : Nous n'avons parcouru que 80 kms au cours de cette grande journée. Nous n'avons vu que désert toujours bordé de montagnes sur un de ces côtés. En fait, nous avons aussi vu un grand lac entouré d'herbe jaune.

4 octobre 2000 : Au moment de payer le gérant souhaite que l'on paye avec de la monnaie française, sans doute pour sa collection ou pour frimer avec ces amis. Nous n'avons malheureusement que quelques pièces (françaises et kazakhs), ce qui le ravira tout de même. Il apprend à son fils de trois ans à dire bye-bye.

5 octobre 2000 : Réveil matinal devant le spectacle des montagnes enneigées. Lors de notre petit déjeuner, un berger laisse quelques minutes ces moutons pour voir ce que nous faisons là.

6 octobre 2000 : Afin de palier le manque de pneus d'une qualité médiocre, voir mauvaise, nous procédons à un infâme bricolage. Pour cette opération, nous utiliserons un pneu usagé de Solex, du fil de fer fin et de la colle forte et rapide. Il faut commencer par découper le pneu usagé de Solex et garder juste un peu plus que la longueur d'un pneu de remorque. Il faut ensuite refermer le pneu en utilisant la colle forte sur les deux centimètres qui se chevauchent. Pour renforcer la soudure à la colle, il faut passer le fil de fer de la même manière qu'une couture. Le travail est fini, nous venons de construire nos propres pneus de remorque.

7 octobre 2000 : Pour le diner, nous nous rendons dans un self-service cantine de quartier. L'avantage de ce lieu c'est que nous voyons ce que nous commandons, pour le gout et la nature des aliments, c'est la surprise. Nous ne sommes pas trop déçus de nos choix. Une petite promenade dans la ville et au lit, nous avons fait huit heures de Solex avec 185 kms.

8 octobre 2000 : Les rues sont animées et les commerces nombreux. Nous nous rendons au temple du bouddha géant, datant de 1098. Nous y trouvons le plus grand bouddha couché de Chine, il fait 35 mètres de long. Les sculptures et les peintures qui ornent le temple sont intéressantes. La visite est calme et agréable.

9 octobre 2000 : Selon nos calculs, les maigres informations de la carte, la proximité de la neige, le climat, le fonctionnement des moteurs, le taux d'oxygène dans l'air, nous estimons que nous sommes montés à plus de 2500 mètres d'altitude. Il fait d'ailleurs frais, voir froid.

10 octobre 2000 : Le temps ne s'améliore pas, il neige toujours et ça commence à tenir sur les arbres. Nous ne pouvons pas passer à côté de l'occasion de faire du Solex sous la neige en Chine.

11 octobre 2000 : Soudage, changement de pneus... la routine quoi!

12 octobre 2000 : L'élevage de mouton est important, nous croisons de nombreux bergers avec leurs grands manteaux de laine et leur chapeau qui nous font oublier un instant nos Solex. Ca grimpe toujours, il y des restes de neige de la tempête d'il y a deux jours, sur les toits des maisons et dans les champs.

13 octobre 2000 : Visite du temple de Gao.

14 octobre 2000 : Avant de prendre la route nous procédons à une petite séance de bricolage devant un public d'une quinzaine de personnes dans la cours de l'hôtel.

15 octobre 2000 : Le site en question est un peu plus haut sur la rivière. C'est en fait un regroupement de 108 stuppas boudiques construit vers 1300. Ceux-ci sont rangés à flan de montagne, de sorte à former un triangle isocèle. Les constructions sont impressionnantes et bien conservées.

16 octobre 2000 : Des nouvelles toutes fraiches.... ca caille....

17 octobre 2000 : D'ailleurs, à l'ouverture du grand magasin, ils n'allument pas les lumières (sans doute pas souci de consommation) et un gars accompagne le client dans les rayons avec une lampe torche.

18 octobre 2000 : Lorsque nous doublons des vélos, ils donnent des bons coups de pédale pour faire un bout de route avec nous. Dès que nous nous arrêtons, même dans les endroits les plus désertiques, un cercle de gens vient se former autour de nous en quelques minutes.

19 octobre 2000 : Le froid

20 octobre 2000 : Les montées

21 octobre 2000 : Les monastères

22 octobre 2000 : Le repos

23 octobre 2000 : Les routes difficiles

24 octobre 2000 : Bientôt Pékin!!!

25 octobre 2000 : On se rapproche de Pékin, mais la remorque se brise... Si près du but...

26 octobre 2000 : Enfin, l'arrivée à Pékin.

27 octobre 2000 : François rentre déjà en France pour travailler lundi, il a un métier lui!! Je crois qu'il a bien apprécié le périple et que le retour ne va pas être facile moralement. Je perds un coéquipier de qualité qui a encore du mal à assimiler le fonctionne non rationnel de ce type d'engin.

28-29 octobre 2000 : Deux jours de repos, de balades et de découvertes dans la ville aux mille surprises.

30 octobre 2000 : Le temps passe et je suis en retard à mon rendez-vous avec Adams, le cycliste américain que nous avions rencontré sur la route quelques semaines plus tôt.

31 octobre 2000 : J'ai ensuite rendez-vous avec un journal automobile chinois pour une interview, grâce à Daniel du consulat (merci).

1er novembre 2000 : Surprise... C'est l'anniversaire d'Eric!.

1er novembre 2000 : Retour à la réalité... (Le vrai 1er Novembre)

2 novembre 2000 : On quitte Pékin, direction, le Sud!

3 novembre 2000 : Eric en Chine, ou comment donner du travail à la police chinoise.

4 novembre 2000 : Récolte de coton, solex, raviolis et toujours un peu de police.

5 novembre 2000 : Je fais un peu de calligraphie; en fait, je fais le repérage sur la carte en chinois des villes que je vais traverser. La carte est tellement dense en inscriptions que je démêle un peu tout ça en inscrivant les principales villes sur mon cahier. J'arriverais peut-être mieux à me repérer sur les rares panneaux indicateurs.

6 novembre 2000 : Je choisis alors un plat de raviolis trois saveurs. Lorsque la commande arrive, je me retrouve avec trois plats de raviolis une saveur, donc avec deux fois trop à manger. Je regrette d'avoir aussi pris un poulet aux cacahouètes.

7 novembre 2000 : Au bout d'une minute à peine, les vélos qui circulaient s'arrêtent et s'attroupent autour de moi et mon Solex sans dire un mot. C'est un peu oppressant d'être entouré de zombies.

8 novembre 2000 : Vers minuit, le téléphone portable sonne, un gars veut parler à Sébastien, c'est une erreur, il me souhaite bonne journée. Un peu plus, il me réveillait...

9 novembre 2000 : Là, se trouve un immense marché médicinal. En parcourant les étales, on s'aperçoit de la diversité des produits et des odeurs.

10 novembre 2000 : Au début du bricolage, j'avais une quinzaine de chinois autour de moi, mais rapidement ils ont préféré se mettre au chaud et m'ont laissé terminer seul.

11 novembre 2000 : Réveil matinal, j'entends les voitures rouler sur une route humide, mais je n'ai pas entendu pleuvoir cette nuit. Je pointe mon nez à la fenêtre, c'est normal, tout est blanc et il neige encore.

12 novembre 2000 : C'est la saison où l'on coupe les arbres. Tout du long de la route j'en vois tomber, sur la route. La circulation est un peu perturbée mais ça n'a pas l'air de déranger grand monde.

13 novembre 2000 : Avec mon petit livre de chinois, il me dit que je suis dans une zone interdite aux étrangers, mais ça n'a pas l'air de le gêner plus que ça.

14 novembre 2000 : il y a des chinois qui sortent de partout pour voir ce qu'il se passe. Il est de même si je m'arrête pour faire le plein ou autres choses. Au bout de cinq minutes (si je ne suis pas parti avant), la route est encombrée et la circulation impossible pour les autres véhicules.

15 novembre 2000 : Longue journée, solex fatigué, vivement qu'on arrive.

16 novembre 2000 : Une nuit seul dans la montagne....A quelques kilomètres de Nanchang.

17 novembre 2000 : C'est l'arrivée, après près de 5 mois sur un Solex, c'est la fin du voyage...

18 novembre 2000 : Tout ca pour ca?

10 Décembre 2000 : Shangai - Pekin en bateau. Retour lentement vers Paris.

 

Conférence à Clamart, le 21 décembre

Encouragez-le, parlez-lui directement: solex@clamart.net

 

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