Le temps est gris. A peine le temps de démonter la tente qu'il commence a pleuvoir légèrement. Juste de quoi mouiller la route, ce qui me m'oblige à pédaler en continu sur une dizaine de kilomètres. Nous avons parfois l'occasion d'apercevoir notre ombre sur l'asphalte, mais nous ne verrons pas le ciel bleu. La température est fraîche mais c'est très supportable en Solex.

Cela ne nous empêche pas de suivre les méandres du fleuve jaune qui remonte un peu vers le nord. Entre deux villes aux industries lourdes, nous apprécions les zones désertiques avec quelques dunes de sable jaune. Nous quittons la région autonome du Ningxia pour entrer dans celle de la Mongolie Intérieure. Cela ne change pas grand chose pour notre quotidien. Nous pouvons quand même remarquer quelques yourtes en bétons qui fond office de restaurant. Comme tous les jours de nombreux curieux nous observent. Les voitures et les camions ralentissent à notre niveau et scrutent tout notre équipement pendant plusieurs minutes parfois, sans même nous faire un signe. Les plus rusés nous doublent et se garent sur le bas côté un peu plus loin pour nous regarder attentivement passer.

Les motos nous dépassent, puis ralentissent jusqu'à ce que l'on arrive à leur niveau. Lorsque nous doublons des vélos, ils donnent des bons coups de pédale pour faire un bout de route avec nous. Dès que nous nous arrêtons, même dans les endroits les plus désertiques, un cercle de gens vient se former autour de nous en quelques minutes. Mon Solex commence à sérieusement faiblir en vitesse. Il est grand temps de le décalaminer, nous le ferons à la nuit tombée.

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