. . . . .

. . .
. . . . .
. . .
. . .

Paris-Pékin-Nanchang - Pour joindre Eric

15 septembre 2000 - Chine - 70 kms

44°N 10' 28" 79°E 31' 59

Petite grasse matinée jusqu'à 8h30. Un peu de bricolage dans l'optique d'améliorer le fonctionnement moteur. Le problème ne vient pas du moteur, mais de l'essence qui mousse et ne carbure pas bien.

Les deux Solex présentent les mêmes symptômes. Cette essence nous pourrira notre moyenne de la journée, et aussi un peu le moral. Nous hésitons à la jeter, mais ça nous fait mal de gâcher. Un petit col nous donne un aperçu de ce qui nous attend par la suite. Il faut marcher à côté du Solex dans une bonne partie. Les villes se font rare, ainsi que les véhicules sur la route. Le paysage change, les montagnes se dessinent à l'horizon, dans le fond puis, nous y arrivons dans le fond...

Les petites montagnes sont dans les teintes pastelles, dénuées de végétation. Nous avons l'impression de se retrouver dans un livre de Tolkien. La journée sera marquée par les arrêts sur le bord de route. Le premier par un gars en voiture qui s'arrête devant nous pour nous dire qu'il nous a vu à la télé et qu'il nous souhaite bonne chance. Le second par un roulement de roue de remorque qui a explosé, la roue à failli se décrocher. Le troisième en pleine montée, par quatre types qui nous veulent à peu près la même chose, sauf qu'ils insistent pour nous donner de l'argent. Le quatrième par deux types qui nous ont repérés de loin, ils nous ont aussi vus à la télé. Le cinquième avec le changement des pneus de remorque acheté à Almaty, qui ont tenu quand même 200 kms. Le sixième par une voiture pleine de tchétchènes, c'est ce qu'ils nous ont dit.

Une autre voiture de tchétchènes vient nous rejoindre. Nous faisons une photo de groupe que nous devons envoyer à la télé (c'est ce qu'ils nous ont demandé). Je n'ai pas compté les arrêts pour la pose déjeuner, le plein d'essence, les tests de réglage moteur, la sacoche qui se décroche, boire un coup, le sac à dos qui se fait un peu la male, les poses conventionnelles pour les réhydratations et je dois encore en oublier. L'avantage de tous ces gens qui s'arrêtent parce qu'ils nous ont reconnus, c'est qu'ils ne nous posent plus un tas de questions, ils savent déjà tout de nous.

Pour la nuit, ce sera encore en plein nul-part face à un paysage de folie, avec le coucher du soleil, le lever de la lune, les étoiles et le silence. Je commence à connaître, mais je ne m'en lasse pas.

Accueil - Suivant

Encouragez-le, parlez-lui directement: solex@clamart.net

 

.
. . . . .
. . . . .

. .