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Paris-Pékin-Nanchang - Pour joindre Eric

2 septembre 2000 - Chimkent

42°N 19' 10" 69°E 34' 52"

Je ne me lève pas trop top, je devais encore avoir du sommeil à rattraper. Après un solide petit-déjeuner avec un pain délicieux, et avant de reprendre la route, je retourne au bazar pour essayer de trouver en vain des pneus pour ma remorque. Je n'en ai plus de rechange, et l'un des deux en place commence à voir la fin du voyage approcher. Je me contenterais de le renforcer avec de la chambre à air de camion pour aujourd'hui. Je fais rapidement le plein d'essence et profite du réparateur de pneu juste à côté pour réparer mes chambres à air percées.

Cela prend un peu de temps, mais ce sera fait. Au moment de payer, le gars insiste pour m'offrir la prestation. Je suis un peu gêné, il en a tout de même réparé cinq, mais je ne veux pas le vexer.

A peine je repars que je croise en voiture mon ami Muzzafar (le prof de l'université que j'ai loupé hier). On parle un peu et on fait une petite photo avec sa fille et sa femme. Il veut m'inviter chez lui, mais je lui explique que je suis en train de quitter Turkestan. Ce sera pour une prochaine fois.

J'arrive enfin à quitter cette petite ville bien qu'il y ait encore le vent qui veut m'en empêcher. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi féroce depuis le début de mon périple. Il y a une brume constante de poussière, certaines voitures allument leurs phares. Je fais littéralement du sur-place

Bien souvent, je suis arrêté net, et suivent obligé de redémarrer en danseuse. J'évite à plusieurs reprise la chute lorsque je suis propulsé dans le bas côté plein de graviers. Je roule comme un ivrogne en essayant de maintenir le cap. Les vieux ont du mal à tenir debout. La poussière entre partout, obstrue mes sinus et me donne mal au crâne.

J'hésite à faire demi-tour pour essayer de battre le record de vitesse en Solex. Heureusement, de temps en temps, je l'ai plus de côté que de trois quarts, ce qui me permet de faire des pauses dans l'effort. J'ai rangé mon petit drapeau du Kazakhstan, mais ma bavette de garde de boue s'est arrachée.

Dans le combat, j'ai détruit une pédale que je reconstruirais à l'aide de mon marteau. Il y a aussi le moment où mon casque mal accroché s'est envolé pour se retrouver broyé par l'une des rares voitures qui passaient dans le coin.

C'était un peu l'apocalypse, mais j'arrive enfin, de nuit, dans la ville industrielle de Chimkent. Je n'ai pas le temps de voir grand chose, je prends juste un dîner en terrasse avant d'aller me coucher.

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