Lever matinal dans notre dortoir à 12 lits. Un rapide petit déjeuner et nous prenons la route vers l'est. Pendant toute la matinée nous roulons très bien. La route est agréable, nous traversons quelques oasis où nous profitons des marchés. Par contre, juste après le péage que nous ne payons pas, la route devient de la non-route. En fait, elle est en complète rénovation et c'est une piste dans le désert qui la remplace.

Nous essayons de ruser en l'empruntant le plus longtemps possible et dans tous ses états d'avancements. Le chantier est gigantesque, il y en aura pour une centaine de kilomètres. Il y a des chinois qui travaillent à tous les niveaux, il y en a partout et ils nous disent tous bonjour. L'un deux nous offre des cigarettes. Nous verrons même des équipes qui nous semblent être des travaux forcés qui travaillent jusqu'au coucher du soleil.

La route avec la chaleur est assez éprouvante pour les Solex et les hommes. En plus ça monte doucement dans les montagnes. Le paysage est toujours splendide et change aux fils des kilomètres. C'est le désert absolu avec des montagnes de couleurs et de formes différentes qui l'entourent. Nous n'avançons pas très vite. Nous sommes couverts de poussière, elle s'infiltre partout. Nous n'avons pas trop de problèmes mécaniques, juste deux crevaisons pour la remorque avec un changement de pneu usé, et un fil de fer qui s'est enroulé sur un moyeu de roue arrière.

Un 4x4 nous arrête, c'est un ouigour fier de ses origines qui nous donne des pommes, des boites de soda à emporter et une tasse de café chaud. Il parle un peu anglais, il nous encourage dans notre périple. Il nous apprend qu'avant que les chinois nomment cette région le Xinjiang, elle s'appelait le Turkestan. Cet homme se sent plus proche des peuples de l'Asie centrale (Ouzbékistan, Tadjikistan, Kazakhstan, ...) que des chinois. Pour la nuit, nous trouverons un emplacement au pied de collines rocheuses, non loin de la route et sous la voûte céleste resplendissante dès que le soleil est couché.

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