Je commence la journée par me rendre au bazar de Taraz avec les types qui tiennent le resto-parking pour poids lourds. Après plusieurs étales de diverses pièces mécaniques, nous trouverons les roulements adaptés à ma roue.

J'en profite pour trouver aussi un peu de pâte magique pour colmater les fuites. De retour à la maison, je me mets tout de suite au travail. Je commence par la remorque, puis j'attaque mon ancien moteur. Je leur montre le pas de vis foiré, du coup il m'emmène dans un atelier de mécanique.

Là, un gars prend les choses en main, avec un petit bout de métal il me fraise une vis spécialement pour mon moteur. On taraude un nouveau pas de vis, on remonte le tout, c'est impeccable. Je remonte le moteur sur le Solex, je répare la roue arrière, nous faisons une photo devant l'établissement et je reprends la route. Les gars ont vraiment tous le cœur sur la main et mettent tout en œuvre pour ça marche. Ils ont bien sur un tas de questions sur mon périple, moi et la France.

A peine je fais cinq kilomètres, que le patron me rattrape pour m'inviter manger chez lui et faire une photo de sa famille. Il est turc et sa femme vient du Kirghizstan. L'accueil est très chaleureux, il me propose de rester pour la soirée, mais il comprend aisément que je n'ai pas fait beaucoup de kilomètres aujourd'hui.

La route est splendide, elle longue toujours cette chaîne de montagne. Le vent est quasiment nul et la chaleur pas trop étouffante. J'avance bien, j'ai juste quelques problèmes de carburation avec une essence qui mousse. La journée sera courte, à peine cent kilomètres.

Dans un petit boui-boui où je dîne, la femme me dit qu'elle a vu il y a deux ans des gars qui faisaient Paris Pékin en moto. Elle doit se dire que c'est une activité courante pour un français. Le soleil se couche, je roule encore un peu à la fraîche pour trouver un emplacement pour la tente face à ce décor d'imposantes montagnes.

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