Lever matinal dans cette ambiance de steppe et de rien d'autres. Ce qui devrait être la route n'est utilisé par personne, son état est trop mauvais. Il faut choisir parmi les multiples chemins qui se dessinent dans le paysage.

La progression dans le sable, les ornières, les pierres ou la surface en tôle ondulée est lente. Ce sera ainsi pendant plus de soixante kilomètres. Sur la carte, ça ressemble plus à une autoroute deux fois deux voies. Il faudra y ajouter le vent et de sérieux problèmes de pompe à essence. Je retrouve avec bonheur l'asphalte en mauvais état qui me conduira jusqu'à Aral.

Pendant les quatre premières heures de route je n'aurais croisé qu'une voiture et deux camions. Au cours des 170 kms de route de la journée je n'ai pas vu un seul village et que quelques habitations. Le paysage est sablonneux, aride, quelque peu désertique mais beau et impressionnant.

Les gens que je croise, à pied ou en véhicule, me font quasiment tous signe de m'arrêter pour discuter un peu et voir de quoi il s'agit. Trois types en camion qui vont à Chimkent veulent m'emmener (bien sur, je refuse), et me donnent du pain, une boite de conserve et des boites d'allumettes. L'attention est charmante, mais c'est que sa pèse tout cela!!

J'arrive enfin aux abords de la ville d'Aral. J'y retrouve des chameaux et des habitations en plus grand nombre. Au poste de police, on m'invite prendre tranquillement le thé sans consulter mes papiers. Je rentre dans la ville pour y trouver un hôtel.

Aral est une petite ville connut par le nom qu'elle a donné à la mer. La plus vaste étendue d'eau entre la mer Caspienne et le Pacifique. Mais, à cause de l'organisation d'une irrigation intensive, sous les yeux d'une seule génération, la mer a perdu la moitié de sa surface et les deux tiers de son volume.

A l'hôtel, je n'ose pas demander une chambre avec vue sur la mer. Je prends une bonne douche, bien agréable, puis je vais dîner en ville. Le centre est petit mais animé en ce samedi soir. Le réseau GSM ne fonctionne pas ici, donc pas encore d'Internet aujourd'hui.

Je retrouve avec bonheur un bon lit.

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