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Paris-Pékin-Nanchang - Pour joindre Eric

8 août 2000 - Millerovo

48N 53' 37" 40E 23' 57"

Je quitte l'hôtel à 9 heures pour me rendre à 50 kms à Milove pour passer la frontière. 5 kilomètres avant d'arriver, je m'arrête pour décalaminer le moteur, histoire que cela ne fonctionne pas trop mal pour mes premières heures en Russie.

Au poste frontière, un jeune douanier ukrainien m'explique qu'il n'est pas habilité à faire passer les touristes de mon espèce. Il faut que je me rende à un autre poste, 70 kms plus loin. J'essaye de lui expliquer que je n'ai pas une moto mais un vélo amélioré (et encore...). Ce qui m'embête le plus, c'est de refaire les cinquante premiers kilomètres en sens inverse sur la même route. Mais je n'ai pas vraiment le choix.

Quatre heures après être parti, me voilà revenu au point de départ. J'en profite pour trouver un petit restaurant et manger un morceau. La patronne arrive à la fin de mon repas, elle s'aperçoit que je suis français et avec un engin bizarre en plus, du coup elle me ressert un autre repas en me disant qu'il faut manger. J'ai même le droit à une glace en désert. Lorsque je pars, elle me donne un pain entier pour la route. J'aurais du rester pour dîner...

J'arrive enfin à ce nouveau poste frontière tant attendu, qui n'est même pas sur ma carte. Là, du côté ukrainien, ils sortent les vieux registres pour y inscrire plein de trucs. Ils vérifient avec plein d'appareils l'authenticité de mon visa ou mon passeport. Ils prennent aussi soin de faire quelques photocopies de mon passeport. Quatre kilomètres plus loin, c'est au tour des russes. C'est un peu le même le cirque. Le douanier fait un peu la tête parce que j'ai un visa commercial, mais cela ne pose pas de problèmes. Il me demande aussi les papiers du Solex, mais il n'y en a pas. Les jeunes douaniers viennent voir moi passeport français, ils n'en ont jamais vu. Ils sont aussi intéressés par les visas des autres pays.

Je peux repartir, mais ils sont 5-6 autour de mon moyen de locomotion à se poser plein de questions. Je resterais au moins une heure à discuter avec eux, du Solex, de la Russie, de mon trajet, de tout de rien. Le changement du drapeau ukrainien en drapeau russe les fait bien rire. J'en profite pour changer mes Grivnas en Roubles à un douanier conciliant.

Lorsque je repars, le soleil est bien bas et j'ai encore 40 kms avant d'arriver à Millerovo. Bien sur, il n'y a pas d'hôtel, je trouverais donc un champ à l'abri des regards à la tombée de la nuit. C'en est fini de l'Ukraine!! Pays fort sympathique qui gagne à être connu. Malgré le patrimoine culturel le tourisme y est pauvre. Je n'ai même pas eu le temps de passer à Tchernobyl, ce sera pour une autre fois.

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